
Environ une semaine après cette interview, alors que le vice-président américain JD Vance se trouvait en Israël, la Knesset a mis aux voix une proposition prévoyant l’annexion de la Cisjordanie. Ce vote, auquel le parti de Netanyahu n’a pas participé, n’était qu’un vote préliminaire. Netanyahu avait choisi de s’en tenir à l’écart, estimant qu’il n’était pas opportun de mettre Trump en difficulté à ce stade.
Dans les faits, Israël agit en Cisjordanie comme s’il s’agissait déjà d’une annexion, à l’exception de l’acte juridique formel. L’expansion des colonies illégales se poursuit, tandis que les violences des colons sionistes contre les Palestiniens continuent sans interruption. Si je rappelle ces éléments, c’est parce qu’il était attendu que cette question soit également abordée lors de la rencontre tenue hier en Floride entre Trump et Netanyahu. Le destin politique de ce dernier dépend en grande partie des ministres les plus radicaux et partisans de l’annexion au sein de son gouvernement. C’est pourquoi il se disait que Netanyahu chercherait, lors de cette rencontre, à affaiblir les engagements de Trump concernant la Cisjordanie.
La raison pour laquelle Trump a demandé au président israélien Isaac Herzog d’accorder une grâce à Netanyahu, poursuivi pour corruption, tient au souhait de le libérer de cette pression judiciaire. Une telle grâce paraît toutefois peu probable tant que la procédure judiciaire est en cours. En effet, une décision de grâce impliquerait soit la reconnaissance de culpabilité de Netanyahu, soit une condamnation définitive. Netanyahu sait aussi qu’en cas de peine de prison, il devrait quitter la scène politique.
Pour gagner du temps, Netanyahu multiplie les attaques contre le Liban et la Syrie, et tente de rendre inopérant le Plan de Gaza de Trump sous des prétextes fallacieux. Or, en raison des engagements pris par Trump envers la Türkiye, l’Égypte et le Qatar, le passage à la deuxième phase du Plan de Gaza est devenu nécessaire. Trump considère désormais Netanyahu comme le principal obstacle à la mise en œuvre de ce plan.
Il était évident que Netanyahu chercherait à saboter le Plan de Gaza et à recourir à des provocations afin d’empêcher les États-Unis de déplacer leur attention vers d’autres régions. Trump a pourtant accordé à Israël et à Netanyahu des faveurs qu’aucun président américain n’avait consenties auparavant. En retour, les milieux sionistes rejettent avec virulence à la fois le Plan de Gaza et les engagements de Trump sur la Cisjordanie.
Les parties non israéliennes impliquées dans le Plan de Gaza attendent elles aussi que Trump respecte ses engagements. Il est évident qu’un accord dépourvu d’un véritable rapport de force ne saurait être un accord réel. La clé est entre les mains de Trump, et la direction dans laquelle il la tournera suscite une attente générale.
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