Le président italien compare la Russie à l'Allemagne nazie et tend les relations entre Rome et Moscou

La rédaction avec
09:4518/02/2025, mardi
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La Directrice du département de l'information et de la presse du ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie, Maria Zaharova
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La Directrice du département de l'information et de la presse du ministère des affaires étrangères de la Fédération de Russie, Maria Zaharova

Les relations entre l'Italie et la Russie se sont de nouveau tendues, après que le président italien Sergio Mattarella a comparé la Russie à l'Allemagne nazie dans un discours prononcé début février.

Les déclarations de Sergio Mattarella ont provoqué des tensions entre les deux pays. Les relations se sont détériorées depuis le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.


Dans ce discours prononcé le 5 février lors d'une cérémonie de remise du titre de docteur honoris causa de l'université de Marseille, en France, Sergio Mattarella a comparé l'invasion de l'Ukraine par la Russie à l'action de l'Allemagne nazie, suscitant de vives réactions de la part de Moscou.


La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a fustigé les déclarations du président italien pour la première fois lors d'une conférence de presse à Moscou, le 14 février.

Qualifiant ces déclarations de
"comportement agressif contre les valeurs sacrées"
, Maria Zaharova a rappelé que l'Italie avait attaqué la Russie pendant la Seconde Guerre mondiale.

"Il est étrange d'entendre de telles déclarations de la part du président d'un pays qui a attaqué le nôtre. L'Italie sait très bien ce qu'est le fascisme. Par ces déclarations, Sergio Mattarella insulte la mémoire de tous les Italiens qui se sont battus contre le fascisme"
, avait-elle lancé.

Le même jour, la Première ministre italienne Giorgia Meloni, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani ainsi que les partis d'opposition ont réagi aux propos de Maria Zaharova.


Giorgia Meloni a exprimé sa solidarité avec Sergio Mattarella, déclarant que
"ce sont les occupants de l'Ukraine qui doivent être condamnés"
.

Dimanche, Maria Zaharova a relancé ce débat dans un commentaire qui a encore aggravé les relations déjà tendues entre Rome et Moscou.


S'exprimant sur la chaîne de télévision Rossiya-1, la porte-parole de la diplomatie russe a souligné que les déclarations de Sergio Mattarella auraient des conséquences.


"Malheureusement, l'Italie est le berceau du fascisme. La personne qui a dit cela devrait savoir que des soldats italiens, brandissant des drapeaux et des slogans nazis, ont massacré nos grands-pères sur nos terres pendant la guerre"
, a-t-elle déclaré.

La déclaration de Maria Zaharova a également suscité des réactions de la part des partis au pouvoir et de l'opposition en Italie.

Paolo Formentini, vice-président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des députés et membre du parti de la Ligue, partenaire de coalition du gouvernement de droite, a déclaré :
"La Ligue a toujours été et continuera d'être un défenseur de la souveraineté nationale. Nous réitérons notre solidarité avec notre président".

Elly Schlein, cheffe du principal parti d'opposition, le Parti démocrate (PD), a affirmé que la rhétorique anti-Mattarella en Russie était
"inacceptable"
et a exprimé sa solidarité avec le président.

La présidence italienne est restée silencieuse face aux deux déclarations de Maria Zaharova.


Les tensions récentes entre Rome et Moscou, nées des propos de Sergio Mattarella, se poursuivent. Selon la presse, un groupe de pirates informatiques nommé "NoName057", probablement pro-russe, a lancé ce lundi une cyber-attaque contre les sites web de certaines institutions et organisations publiques en Italie, en citant les propos de Sergio Mattarella.

Les pirates ont ciblé des systèmes en ligne tels que les aéroports de Milan Malpensa et Linate, les ports de Tarente et de Trieste, ainsi que les sites Internet et les systèmes de traitement des données de la banque Intesa San Paolo.


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