Le piratage, une menace pour le football français

La rédaction avec
17:0513/02/2025, Perşembe
AFP
Un journaliste tient un micro de la plateforme britannique de streaming sportif et de divertissement DAZN, qui diffuse la Ligue 1, le 1er septembre 2024.
Crédit Photo : DENIS CHARLET / AFP
Un journaliste tient un micro de la plateforme britannique de streaming sportif et de divertissement DAZN, qui diffuse la Ligue 1, le 1er septembre 2024.

Le piratage des plateformes autorisées à diffuser les matchs de Ligue 1 met en péril l'avenir du football français. Avec des pertes financières conséquentes et des difficultés à lutter contre ce phénomène, l'industrie audiovisuelle est en crise.

L'impact du piratage sur la Ligue 1, exacerbée par l'arrivée de DAZN comme diffuseur, devient de plus en plus dramatique pour le football français. Ce phénomène, en constante augmentation, fragilise l'équilibre financier de la plateforme britannique, déjà en proie à de lourdes pertes.


Ce fléau pourrait bien compromettre son contrat avec la Ligue de football professionnel (LFP), mettant en péril le paysage audiovisuel du sport en France.

DAZN, qui s’est engagé à verser 400 millions d'euros par saison jusqu'en 2029 pour diffuser huit matchs de Ligue 1 par journée, fait face à une crise de taille.
"Ce n'est pas compliqué, DAZN perd 200 millions d'euros par an à cause de ça"
, confie une source proche de l’industrie audiovisuelle.

Ce déficit grandissant pourrait conduire la plateforme à activer la clause de sortie de son contrat en décembre 2025, une option qui relancerait la quête désespérée d’un autre diffuseur pour la saison 2026-2027.


Une lutte inefficace


Le piratage, en particulier via l'IPTV, est devenu un problème de taille pour DAZN. Ce système permet aux utilisateurs de regarder des contenus sportifs à des prix dérisoires, souvent via des flux illégaux. Le nombre d’internautes concernés est estimé à 800.000 par mois, mais selon certains experts, cette estimation reste largement sous-évaluée.


L’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) et les acteurs du marché affirment que l'ampleur du phénomène n’a cessé d'augmenter, en particulier pour la Ligue 1, qui est désormais
"le produit le plus piraté de France
", selon Vincent Labrune, le président de la LFP.

Les efforts pour endiguer ce fléau restent insuffisants. En France, le processus judiciaire nécessaire pour bloquer les sites pirates est long et fastidieux. Une injonction doit être émise par un juge, avant que les fournisseurs d'accès à internet (FAI) n'interviennent. Ce système, même s’il a permis de bloquer plus de 1.300 sites en 2024, demeure lent comparé aux autres pays européens.


En Italie et en Angleterre, les autorités peuvent directement bloquer les sites à la source, une méthode bien plus rapide et efficace.


Des solutions incertaines


Face à cette crise, DAZN et les autres ayants droit du sport, comme Canal+ et BeIn Sports, cherchent des solutions. Mais, pour l’instant, l'issue semble incertaine. La pression sur DAZN s'intensifie, notamment avec sa volonté de renégocier son contrat.


Les abonnements sont revus à la baisse pour attirer de nouveaux abonnés, mais le piratage continue de nuire à ses efforts pour rentabiliser son offre.


Pour contrer le piratage, l’association pour la protection des programmes sportifs (APPS) plaide en faveur de la création d'un délit spécifique pour la diffusion illégale de contenus sportifs. Elle appelle également à un blocage en temps réel des sites pirates, afin d’accélérer la réponse aux violations de droits de diffusion. Mais l’avenir du football français et de ses diffuseurs reste incertain si cette question n’est pas rapidement abordée.


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