France / Polémique: une préfecture recrute un agent pour surveiller le "séparatisme islamiste"

16:4422/03/2025, Cumartesi
MAJ: 22/03/2025, Cumartesi
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Vue générale de la préfecture d'Essonne.
Crédit Photo : Wkipédia /
Vue générale de la préfecture d'Essonne.

Une offre d'emploi publiée par la préfecture de l'Essonne pour un "agent chargé de la lutte contre les séparatismes" continue d'alimenter la polémique. Dédié exclusivement à la lutte contre le "séparatisme islamiste", ce poste prévoit notamment la mise en place de contrôles administratifs et des mesures de fermeture ciblées.

Un lanceur d'alerte, qui a révélé l'affaire, s'est confié à Anadolu, dénonçant une volonté de
"recenser toute la communauté musulmane du département"
sous couvert de lutte contre l'islamisme.

"Une logique de division et de discrimination"


Selon cette source, cette offre d'emploi s'inscrit dans une politique globale de stigmatisation, visant à
"créer des catégories de Français
" en opposant les
"bons"
et les
"mauvais"
musulmans.

"Le but est de nous diviser",
affirme-t-il, soulignant une vision assimilationniste qui
"considère qu'un bon musulman est celui qui ne jeûne pas et mange du porc".

Pour lui, ce type de mesures affecte particulièrement les jeunesses issues des quartiers populaires et de l'immigration africaine, les plaçant dans une situation de suspicion permanente.

Une normalisation de la surveillance ciblée ?


Si la loi sur le séparatisme adoptée en 2021 visait officiellement toutes les atteintes aux principes républicains, elle est régulièrement critiquée pour son application sélective, concentrée sur les populations musulmanes.


Le lanceur d'alerte s'inquiète pour les générations futures, estimant que cette politique
"légitime ou institutionnalise une discrimination"
et ancre dans les esprits une surveillance normalisée.

"Quand les dirigeants disent qu'il faut aller contrôler ces gens-là, ils envoient un signal clair : ces Français ne sont pas tout à fait comme les autres",
déplore-t-il.

Un débat qui ne cesse d'enfler


Face à ces accusations, la préfecture de l'Essonne n'a pas encore réagi.
Cependant, cette affaire relance un débat de fond sur l'équilibre entre la lutte contre la
"radicalisation"
et le risque de dérive sécuritaire ciblant une seule communauté.

Alors que certains estiment ces dispositifs nécessaires pour protéger les valeurs républicaines, d'autres y voient une extension dangereuse des pouvoirs de l'État, qui pourrait nourrir un climat de défiance et d'exclusion.


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