Des combattants du M23 montent la garde au gouvernorat du Nord-Kivu à Goma le 6 février 2025.
Les combats s’intensifient malgré les efforts diplomatiques, l’avancée continue du groupe rebelle M23 compromet sérieusement les perspectives de cessez-le-feu dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Les rebelles progressent en direction de Katana, une localité du territoire de Kabare, dans la province du Sud-Kivu, après avoir forcé les lignes de défense des forces armées congolaises à Ihusi, en territoire de Kalehe, mercredi soir, selon Radio Okapi.
Les affrontements entre le M23 et l’armée congolaise ont repris mardi sur le front de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, à la suite d’un bombardement rebelle visant les forces congolaises.
Un cessez-le-feu unilatéral violé par le M23
Un cessez-le-feu unilatéral violé par le M23
Le M23 avait pourtant déclaré un cessez-le-feu unilatéral après avoir combattu l'armée congolaise pour le contrôle de Goma. Cependant, malgré cette déclaration, les rebelles ont pris le contrôle de la ville de Nyabibwe la semaine dernière.
Cette nouvelle escalade intervient alors que le gouvernement congolais a appelé à une réunion d’urgence des chefs de la défense de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), conformément aux décisions prises lors du sommet conjoint des deux organisations.
Les dirigeants de l’EAC et de la SADC ont ordonné à leurs chefs militaires de se réunir dans un délai de cinq jours afin de mettre en œuvre un cessez-le-feu immédiat et sans condition, selon le communiqué publié après le sommet de samedi.
Réaffirmant son engagement envers les résolutions du sommet, Kinshasa a exhorté les blocs régionaux à convoquer une réunion d’urgence pour évaluer la situation et réagir face à ce qu’elle qualifie de
"nouvel acte d’agression"
.
RDC: appel aux sanctions contre le Rwanda
RDC: appel aux sanctions contre le Rwanda
Kinshasa a condamné la violation du cessez-le-feu par le Rwanda et ses
"auxiliaires du M23"
, demandant à l’EAC et à la SADC d’adopter une condamnation ferme et unanime accompagnée de sanctions.
Le M23 revendique désormais le contrôle de Goma, où il a proclamé sa propre administration.
Depuis le 26 janvier, les combats ont fait plus de 3 000 morts, 2 880 blessés et plus de 500 000 nouveaux déplacés, s’ajoutant aux 6,4 millions de déplacés internes déjà recensés, selon l’ONU.
Par ailleurs, au moins 20 casques bleus, dont 14 Sud-Africains, ont perdu la vie dans les affrontements opposant le M23 aux forces congolaises.
Kinshasa accuse depuis le début de l’offensive le Rwanda de soutenir les rebelles du M23 et d’envoyer des troupes en RDC, des accusations que Kigali a toujours démenties.
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