L’arrestation d’Ekrem Imamoglu pour corruption a recentré tous les regards sur les débats politiques internes, mais des développements critiques, qui concernent directement la Turquie, se déroulent à l’extérieur. Il y a un trafic diplomatique croissant entre Washington et Ankara. En coulisses, en Syrie, Israël suit la Turquie de près, et la Turquie fait de même avec Israël. Un climat de tension, dont on attend qu’il éclate dans les prochains jours, commence déjà à se manifester.
Par ailleurs, le rapprochement entre les FDS (Forces démocratiques syriennes) et Damas est important, mais cet accord ne lie pas Ankara. Tous ces développements sont liés. J’avais prévu de traiter aujourd’hui les implications de l’accord entre les FDS et le régime syrien, mais une nouvelle venue d’Israël avant-hier a modifié mes priorités. Concentrons-nous sur la question israélienne, devenue plus urgente dans le contexte actuel.
Pour progresser sur les questions de sécurité, les États-Unis doivent clarifier leur politique syrienne. Leur présence militaire dans le pays, leur relation avec les groupes terroristes, et leur soutien à la politique israélienne empêchent toute résolution claire. Dès son arrivée au pouvoir, Trump a consacré une grande partie de son énergie à l’Ukraine et à Gaza (et dans une moindre mesure à l’Iran). Sur ces questions, sa position est aujourd’hui établie.
Un développement positif a suivi la rencontre : les États-Unis ont prolongé jusqu’en mai l’exemption accordée à la Turquie concernant les sanctions sur le gaz russe. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, entame aujourd’hui une visite aux États-Unis, qui aurait été décidée lors de cet entretien. Il s’agira de la première visite bilatérale de l’ère Trump. Les discussions porteront sur les relations bilatérales, la Syrie/le terrorisme, Gaza, Israël, ainsi que les sanctions. Une autre dimension de cette visite concerne les préparatifs d’une rencontre Erdoğan-Trump en face à face.
Deux approches opposées s’affrontent en Syrie. D’un côté, Israël occupe une partie du pays sous prétexte de sécurité, veut maintenir le chaos et poursuit une politique de division du territoire en quatre cantons. Nous avons déjà mentionné que Tel Aviv coopérait dans ce cadre avec les Druzes et les FDS du nord. De l’autre, la Turquie, qui considère désormais la stabilité en Syrie comme un enjeu de sécurité nationale, en se basant sur des critères de migration, de sécurité, de bien-être et d’intégrité territoriale.
La Turquie est consciente qu’aucune paix ne sera possible en Syrie tant qu’Israël n’aura pas quitté le pays ou renoncé à son rôle déstabilisateur. Inversement, Israël voit la montée en puissance politico-militaire de la Turquie dans la région comme le principal obstacle à ses ambitions expansionnistes. Ces deux visions opposées sont appelées à s’affronter, tôt ou tard.
C’est pourquoi Israël suit de près les mouvements militaires, politiques et diplomatiques de la Turquie en Syrie – et inversement. Le jour même où Şara (conseiller syrien) était à Ankara, l’agence Reuters publiait une information selon laquelle la Turquie préparerait l’installation de bases militaires dans le pays (notamment à Palmyre et T4), une fuite attribuée à des "sources régionales du renseignement". Nous avions déjà supposé qu’il s’agissait probablement du Mossad.
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