Début d'année difficile pour STMicroelectronics, prudent face aux droits de douanes

15:1624/04/2025, jeudi
AFP
L'affichage sur le siège de STMicroelectronics à Paris.
Crédit Photo : Eric PIERMON / AFP
L'affichage sur le siège de STMicroelectronics à Paris.

Le groupe STMicroelectronics, l’un des principaux fabricants européens de semi-conducteurs, traverse un début d’année difficile avec une chute de 89 % de son bénéfice net au premier trimestre 2025, pénalisé par les incertitudes autour des droits de douane mondiaux et une gouvernance fragilisée par les tensions entre ses actionnaires français et italien.

Selon les résultats publiés jeudi, le résultat net s’établit à 56 millions de dollars (environ 49 millions d’euros), contre 502 millions un an plus tôt. Le chiffre d'affaires du groupe recule de 27,3 %, à 2,52 milliards de dollars (2,21 milliards d’euros).

Un environnement global incertain


Lors d'une conférence téléphonique, Jean-Marc Chéry, PDG de STMicroelectronics, a qualifié ce trimestre de
"point bas de l’année"
pour le groupe, évoquant une activité
"meilleure que prévu"
dans l’électronique personnelle, mais décevante dans l’automobile et l’industriel.

Pour le deuxième trimestre, le groupe prévoit un chiffre d’affaires de 2,71 milliards de dollars, soit une baisse de 16,2 % sur un an, tout en précisant que ces prévisions n’intègrent pas les éventuelles hausses des tarifs douaniers, notamment celles attendues dans le cadre de la guerre commerciale intensifiée par l’administration Trump.


Pas de panique mais une visibilité limitée


"Nous n'avons constaté aucune panique ni réaction immédiate de nos clients depuis début avril"
, a déclaré Jean-Marc Chéry. Il estime néanmoins que
"les partenaires attendent de voir comment les choses évoluent"
, sans se précipiter.

Face à cette volatilité des marchés mondiaux, STMicroelectronics a choisi de ne pas communiquer de perspectives annuelles précises, préférant se concentrer sur les leviers internes : innovation, compétitivité et adoption stratégique de l’intelligence artificielle (IA) dans ses lignes de production.

Plan de restructuration confirmé


Le groupe a confirmé un objectif ambitieux de réduction de coûts annuels qui devrait atteindre le haut de la fourchette à trois chiffres en millions de dollars d’ici fin 2027. Cela passe notamment par un plan de restructuration annoncé en octobre dernier, prévoyant jusqu’à 2 800 départs volontaires sur un effectif mondial d’environ 50 000 salariés.

Ces départs devraient survenir principalement en 2026 et 2027, en complément des départs naturels. Aucun détail n’a pour l’instant été donné sur les sites ou pays concernés.


Tensions au sommet


Le contexte est également tendu au niveau de la gouvernance. Si la France et l’Italie détiennent ensemble 27,5 % du capital de STMicroelectronics, leurs visions divergent quant à la direction de l’entreprise. Début avril, le ministre italien de l’Économie Giancarlo Giorgetti a retiré son soutien au PDG actuel, après le refus du conseil de surveillance d’accepter un représentant proposé par Rome.


Jean-Marc Chéry, en poste depuis 2018 et reconduit en 2023 pour trois ans, n’a pas commenté son avenir lors de la conférence de presse.


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