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La Serbie élit son Parlement, l'inflation en tête

Les Serbes votent dimanche pour élire leur Parlement, moins de 18 mois après les dernières législatives et dans un contexte d'inflation record et de manifestations massives contre la violence qui ont forgé une nouvelle opposition.

17:55 - 17/12/2023 Pazar
MAJ: 17:34 - 17/12/2023 Pazar
AFP
Dans un bureau de vote de Belgrade, des Serbes votent pour élire leur Parlement, moins de 18 mois après les dernières législatives et dans un contexte d'inflation record et de manifestations massives contre la violence qui ont forgé une nouvelle opposition.
Crédit Photo : Rusmir SMAJILHODZIC / AFP
Dans un bureau de vote de Belgrade, des Serbes votent pour élire leur Parlement, moins de 18 mois après les dernières législatives et dans un contexte d'inflation record et de manifestations massives contre la violence qui ont forgé une nouvelle opposition.

Les bureaux de vote ont ouvert à 07H00 et fermeront à 20H00.


Les premiers résultats sont attendus dans la soirée - les derniers sondages donnaient le parti progressiste serbe du président Aleksandar Vucic (SNS, droite nationaliste) majoritaire, avec 40% à 45% des voix.

A 11h, le taux de participation s'élevait à 9,94%, selon la commission électorale, très légèrement supérieur à celui enregistré en lors du précédent scrutin, en 2022 (9,59%).


"Je m'attends à une bonne participation"
et
"à une victoire écrasante"
a déclaré M. Vucic en allant voter dimanche matin.
"La Serbie a beaucoup de tâches importantes à accomplir dans la période à venir"
, a ajouté le président, omniprésent dans les médias dans les semaines avant les élections, où il a brandi la menace d'un chaos dans le pays si la majorité n'était pas reconduite.

Face à lui, une nouvelle coalition, née des manifestations monstres contre la violence qui ont secoué le pays dès mai, après la mort de 19 personnes dans deux fusillades - dont une dans une école primaire.

"J'espère qu'à la fin de la journée nous auront une forte participation à Belgrade et dans tout le pays, et que les électeurs auront la liberté d'exprimer leur choix"
, a déclaré dans un bureau de vote de la capitale Dobrica Veselinovic, candidat de cette coalition baptisée:

La Serbie contre la violence.

Lors des dernières élections législatives, couplées à des présidentielles et des municipales en avril 2022, le SNS et ses alliés avaient remporté 120 des 250 sièges au parlement, et Aleksandar Vucic avait été réélu pour un second mandat.


Après les fusillades, l'opposition a réclamé de nouvelles législatives, que M. Vucic a convoquée début novembre, en espérant renforcer sa mainmise.

La coalition, d'opposition a fait campagne en prônant
"une vie sans peur des puissants"
, une société apaisée et une amélioration de la situation économique, dans un pays durement frappé par l'inflation, en particulier sur l'alimentation.

Le taux d'inflation annuel a dépassé les 15% au printemps, avant de décroître jusqu'à 8% en novembre.


Le président a lui aussi fait campagne sur la lutte contre la hausse des prix, et promis dans les années à venir une hausse du salaire moyen pour atteindre 1.400 euros, et une augmentation des pensions de retraites à 650 euros.

En septembre, le salaire médian dans le pays était de 560 euros.


"Pour le changement"


La campagne a été marquée par la mainmise du camp présidentiel sur les médias - selon plusieurs études, le président a à lui seul occupé 40% du temps d'antenne consacré aux informations.


Elle a aussi fini de consacrer le retour en politique de figures ultranationalistes du passé, dont Vojislav Seselj.

Ce dernier, qui fut un mentor politique d'Aleksandar Vucic quand il était encore membre du Parti radical serbe (extrême droite), a été condamné pour crimes contre l'humanité par la justice internationale.


Il est aujourd'hui allié du SNS pour les élections locales à Belgrade, un scrutin municipal qui se tiendra dans plusieurs villes en même temps que les législatives.

Autre allié du président, le ministre serbe des Affaires étrangères, Ivica Dacic, a lui fait applaudir, pendant la campagne le petit-fils de Slobodan Milosevic, Marko, membre de son parti, le SPS (Parti socialiste serbe, qui fut aussi celui de Slobodan Milosevic, ndlr).


L'opposition a aussi pointé des risques d'irrégularité ou de fraudes, alors qu'une enquête parue quelques jours avant les élections a accusé le parti au pouvoir d'acheter des votes, en proposant aux employés d'un centre d'appel de tripler leur salaire le jour des élections s'ils apportent la preuve de leur vote en faveur du SNS.


Les partis d'opposition, visés par des attaques quotidiennes de la majorité ou de médias qui lui sont acquis, ont toutefois pu compter sur le soutien d'un mouvement initié par plusieurs figures intellectuelles et populaires, baptisé ProGlas. Ses initiateurs ont sillonné le pays pour appeler à voter
"pour le changement".

"Toute la Serbie fait un même rêve et je suis venu vous le transmettre. Ce rêve, c'est se réapproprier l'Etat, se réapproprier les institutions. Ce rêve, c'est être à nouveau le pays des gens souriants et redevenir le pays qui sera dirigé par les meilleurs d'entre nous, pas les pires"
, a lancé jeudi soir le juge Miodrag Majic, l'un des fondateurs de ProGlas, devant plusieurs milliers de personnes dans la capitale.

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